Carnets de voyage en Lozère : les deux équipes club engagées nous racontent leur aventure.

XTTR63 - Les Autres :

 

Sous l’impulsion de Joris ( le capitaine), la team « LES AUTRES » se forme quelques semaines avant l’aventure que propose le LOZERE SPORT NATURE : un raid de 48h en LOZERE . On retrouve Olivier (le véteran), Bertrand (le fougueux) et Thibault (le géant).

Après des dizaines de messages WhatsApp pour faire connaissance et se préparer aux mieux, on se retrouve le jeudi 18 à Mende à H-4 du départ. La météo est folle, entre soleil, neige et surtout vent très froid.

On se rend sur l’AT1 pour déposer nos vélos. La prépa des sacs est un vrai casse-tête, on réfléchi, on calcul. Tout ça dans la bonne humeur ! Seulement dans la panique, le vétéran oublie son équipement pour la première section. Première sueur, il laisse tomber le briefing et file le récupérer.

On nous prend en photo afin d’immortaliser nos têtes joyeuses et fraiches et on nous installe sur la ligne de départ. Top c’est parti, il est 17h : petites CO afin de trouver le mot mystère qui nous permet de récupérer les premières cartes et le droit d’embarquer sur le LOT pour la première section.

La 1ere section est une épreuve de PACKCRAFT, qu’il a fallut gonfler au préalable. Mauvais choix de système de gonflage hyper light qui n’est pas très efficace. Notre fougueux nous récupère une pompe , ouf ! On peut se lancer à l’eau. 7km sur l’eau c’est long, mais le parcours est joli avec des rapides pas très compliqués. Seulement le bateau que nous avons loué n’est pas très étanche, on prend l’eau et la position pour pagayer n’est pas confortable. On se perd de vue entre les deux bateaux, le capitaine n’est pas content et le fera savoir. Après 3 arrêts pour vider l’eau, on arrive 1h05 après à l’AT1.

Changement express, on enfourche nos montures et nous partons pour la 2eme section VTT : 29km. Super section entre BALSIEGES et les Bondons en passant par SAINT ETIENNE DU VALDONNEZ. Une superbe remontée des gorges du BRAMONT avec des couleurs magnifiques dues à la neige et la tombée du jour. Cela nous amène sur le plateau La champ des Bondons au sud ouest du Mont LOZERE avec des centaines de menhirs. On assiste à un coucher de soleil fabuleux. Le vent nous glace. C’est frigorifiés, et après 2h42 d’effort, que nous arrivons dans un corps de ferme pour l’AT2.

On se change, et surtout on s’habille pour passer la nuit dehors. 20km de CO et surtout 1200m de d+ . Le capitaine oriente avec le géant pour nous trouver les balises. La nuit, le froid et les premiers coups de moins bien, font que notre progression est lente. On fait un mauvais choix et on perd du temps. On décide de ne pas aller chercher deux balises. On connait les conséquences pour le classement mais notre priorité est d’aller au bout de cette aventure. Après 5h37, il est 5h du mat , on rentre à l’AT3. On en profite pour manger et se reposer.

La prochaine section sera du VTT pour une longue transition de 95km si l’on fait toutes les balises. Notre vitesse de progression et le froid ne nous permettront pas de faire cette section complète. C’est au km 52, il est 9h du matin, au pied du Mont Mars, que le vétéran accuse grave le coup et veux tout arrêter, même le sport ! Les mots du capitaine sont nets et précis: on n’abandonne pas la team. C’est ça l’esprit RAID ! La route est encore longue. Sur les conseils du directeur de course, nous décidons de relier au plus court l’AT4. Notre point d’arrivée est le village BARRE DES CEVENNES : village en promontoire permettant de voir le CAUSSE MEJEAN et situé au coeur du parc national des CEVENNES où nous retrouvons notre sac d’assistance. Il nous aura fallut 7h19 d’effort pour parcourir 60km de VTT. Pas de casse mécanique mais tous de même une crevaison d’un pneu BIB de notre vétéran. Le capitaine avait été clair pourtant sur l’entretien du vélo et le choix des pneus, le vétéran en bon auvergnat n’avait pas voulu changer un pneu neuf. Il crèvera deux fois !

Sur l’AT4 le moral des troupes revient au beau fixe car nous pouvons nous changer et manger. Nous décidons de repartir sur le TREK de la section 5. Un joli parcours avec des magnifiques vues au coeur des CEVENNES . Nous faisons même un bref passage dans le GARD ( sans le savoir). Au loin, on peut apercevoir le Mont AIGOUAL et les contre-forts du CAUSSE MEJEAN. Il est 14h00, le soleil tape, que ca fait du bien, on a plus d’eau. Seulement, la stratégie n’est pas nette et précise. Difficile de se projeter et de concilier tous les paramètres : temps, repos, parcours et barrières horaires. Nous devons observer un STOP de 3h30 sur l’AT5 alors nous calculons pour que ce repos soit une partie de la nuit. On tergiverse, on avance, on change d’avis, on fait demi tour pour aller finalement chercher des balises dont les pénalités sont de 3h. 7h30 pour faire 33km et 1300md+. Côté bouffebet repos, on est unanime, donc repas chaud pour tout le monde et dodo de 3h une fois de retour à l’AT. Sauf que l’on se retrouve au pied des toilettes sur du carrelage froid. Le géant préfère dormir dehors, il a eu sûrement raison. Minuit, pas besoin de sonnerie, on n’a pas dormi. Toutes les couches sont mises pour affronter cette deuxième nuit glaciale. C’est la section 6 qui commence.

Une belle balade en VTT qui va nous amener sur le Causse MEJEAN, sauf qu’il fait nuit noire, donc on ne voit rien ! Ah si, suffisamment pour voir un hangar avec de belles bottes de paille. On fait un stop et là c'est le bonheur de pouvoir vraiment dormir 15’. Il est 3h du mat. C’est le capitaine, le fougueux et le géant qui orientent alternativement, pas d’erreurs, ça file. Deux crevaisons pour le géant, le capitaine avait pourtant été clair ! C’est au lever du soleil, que l’on arrive sur l’AT6 avec vue sur les gorges du TARN. Une belle section nous attend mais on prend trop notre temps, on le regrettera plus tard. Le matos pour PACKRAFT, l’atelier corde et le trek répartis sur le dos, nous commençons la descente sur le TARN.

Cette section 7 commence par un petit single et 450m de D-. On descend gentiment, les genoux du capitaine grincent, ces ampoules nous éclairent. Sur le TARN, changement de tenue pas pressés, dommage on le regrettera plus tard. Les équipes sur les PACKRAFT restent les mêmes, on monte dessus et pas à côté (hein le vétéran) et on pagaie. Ces gorges sont magnifiques et en plus il fait un grand soleil. Dire que c’était sous l’eau avant ! On arrive sur zone pour l’atelier corde et c’est la douche froide. Pour 15’ on rate l’épreuve et quelle épreuve : une descente en rappel de plus de 50m d’un promontoire utilisé pour faire du saut à l’élastique. On peste mais c’est notre faute. Déçus on poursuit sur le TARN jusqu’à l’endroit où nous devons débarquer. Re changement et refaire son sac, pour remonter sur le plateau à 500md+ de là. La montée est pénible pour notre capitaine et arrivée sur le plateau, il ne lui est plus possible de faire plus de km nécessaires pour relier l’AT. Nous décidons d’abandonner l’idée de chercher des balises, nous tirons au plus court et on se répartit ses affaires pour le soulager. C’est ça l’esprit RAID !

Nouvelle et dernière transition, nous prenons juste le nécessaire et obligatoire et on repart de l’AT7. Enfin pas tout à fait car le géant a de nouveau des soucis de crevaison et d’obus ! Nous sommes tous les 4 très fatigués par les efforts et pas le manque de sommeil, mais comme c’est la dernière ligne droite, on donne tout. Direction MENDE ! Les chemins sont cassants sans grandes difficultés. Seule la descente sur SAINT ENIMIE donne des sueurs froides à notre vétéran. Suivra la longue remontée sur le causse pour ensuite traverser MENDE SUD sur des singles ou chemins pleins de cailloux. La nuit tombe, on trouve assez facilement les balises, mais le dernier chemin au-dessus de MENDE nous semble interminable. Dernières descentes, derniers encouragements des bénévoles, nous franchissons ensemble la ligne d’arrivée tant attendue.

Quelle aventure ! La team LES AUTRES ne réalise pas trop sur le coup, la fatigue étant bien visible. Ensemble, ils auront parcouru les mêmes kilomètres, vu les mêmes beautés du paysage, affronté les mêmes difficultés du parcours et de la météo, mais chacun gardera précieusement ses propres souvenirs et le Pourquoi de faire ce genre d’épreuve. Est-ce ça l’esprit RAID ?

 

XTTR63 - Les Bernard :

Construire le calendrier des courses n’est jamais chose facile. Mais il y a des courses comme celle-ci qui font quand même l’unanimité ou presque… Merci Stevos d’avoir accepté de partir pour ce 48h et désolé pour toi que ça se soit aussi bien passé, ça ne donne pas tellement envie d’en rester là cette histoire.

L’équipe :

 

David : il a bien plus de temps que l’an dernier pour s’entraîner et pas de doute que ça il sait faire, tout comme manier la boussole.

Steve : on ne sait pas trop comment il s’entraîne mais on sait qu’il est toujours en forme. Certains aiment à penser qu’il ne s’entraîne pas, ça entretient la légende, d’autres se disent que quand même c’est pas possible autrement. La boussole il sait la manier aussi et le binôme David/Steve a déjà fait ses preuves.

Juliette : son niveau de forme a fait un peu le yoyo depuis le début de l’année. Un travail qui prend un peu la tête et qui casse un peu les pattes. Elle a réussi à faire 2 ou 3 séances longues en vélo notamment qui la rassurent un peu.

François : pas trop de sorties longues (ben oui souvent c’est soit l’un soit l’autre avec Juliette) mais quand même quelques bonnes séances d’entraînement avant l’échéance et surtout une sacrée envie d’en découdre.

L’avant course passe à toute vitesse comme souvent d’autant plus que cette fois il y a la famille de David et des amis sur la zone de départ c’est vraiment sympa. Le départ est donné à 17h de Mende.

CO + Packraft 8km = Section rapide et ludique pour se mettre en jambes

Un départ rapide en CO avec un code à déchiffrer pour récupérer les cartes de la première moitié de course. Le décodage en courant ne semble pas avoir fonctionné pour nous mais le mot de passe « Cévennes » fuse de partout. On récupère donc notre jeu de cartes, on gonfle les packrafts Mekong autovideurs du club que l’on teste en compétition pour la première fois, et on file sur le Lot pour rejoindre Balsièges où nous avions déposé nos VTTs. Une transition au soleil qui laisserait penser qu’on va avoir chaud sur les vélos, David fait même le choix de partir en court et sans gants !

VTT 33km 790d+ = Section rapide et fraîche pour mieux comprendre ce qui nous attend.

David a été rapide à la transition, c’est lui qui prend la responsabilité de l’orientation d’autant plus qu’il connaît bien le terrain. On monte sur le causse par le Lion de Balsièges, il imprime un très bon rythme et nous confie qu’il est trop content de rouler sur ces chemins en notre compagnie. « Je vous aurais amené là c’est sûr si on avait fait un weekend d’entraînement dans le coin ». Il faut croire qu’il l’avait vraiment dans un coin de sa tête et ça a même biaisé son choix d’itinéraire qui n’était pas le meilleur. Steve sort un peu la tête de l’eau après un Packraft où il était mal installé dans le bateau, ça discute et la décision est prise de redescendre dans la vallée du Bramont pour retrouver les autres équipes. On réalise alors à quel point notre rythme est bon, on reprend plusieurs équipes dans la montée des gorges du Bramont qui nous mène à plus de 1200m d’altitude. Il neige, il fait un froid glacial dans la redescente vers la deuxième Aire de Transition (AT2) mais il faut avouer que le coucher de soleil est magnifique. David arrive à l’AT2 avec les mains congelées bien sûr. La bonne surprise c’est que c’est une grange à foin et qu’il y fait presque chaud.

Trek 20km 1200d+ = Section sauvage et technique en orientation pour les amateurs de géologie (granite, calcaire, schiste).

Une belle section technique, que ce soit le terrain ou l’orientation. Le binôme Steve/David est concentré, orientation propre et efficace. Le rythme est bon, régulier. Une légère perte de temps sur un pied de falaise que l’on cherche un peu trop bas mais rien de méchant. On arrive 5e à la transition.

VTT 92km 2460d+ = LA section chantier VTT en grande partie de nuit, dans le froid.

C’est un premier gros morceau qui fait peur, il est 1h30 du matin, il y a plusieurs heures de nuit à venir. Finalement ce n’est même plus le temps de selle qui fait peur mais bien le froid et les possibles premiers coups de mou de la première nuit. Steve et François luttent contre le sommeil et ferment la marche en zigzaguant. Steve nous confiera après coup avoir vécu un début de course un peu difficile, l’impression de ne pas être dans l’événement à 100%. Les jours d’avant course il les a plutôt passé dans les cartes du raid XTTR Val d’Allier organisé la semaine suivante. Il lui aura fallu une quinzaine d’heure pour se sentir vraiment bien dans la course, c’est une chance que l’on soit partis pour 48h finalement ! Après 3h30 à rouler dans le noir sans croiser aucune équipe, on aperçoit des lumières. Ce sont celles de l’équipe Ligéraid dont un des membres, Jino, est congelé et doit se résoudre à marcher. On échange quelques mots, ça fait du bien même si malheureusement pour Jino cela ne va pas changer grand-chose. Nous sommes pourtant sur une longue piste qui monte et on ne peut s’empêcher de penser fort à lui dans la descente suivante de presque 500m de dénivelé. On en viendrait presque à attendre avec impatience les montées plutôt que les descentes.  Nous n’en sommes qu’à la moitié de la section lorsque le soleil se lève enfin et c’est tellement réconfortant de penser qu’à partir de maintenant cela ne va aller qu’en se réchauffant. Le moral des troupes est bon, l’orientation propre mais les vivres commencent sérieusement à manquer. Non seulement nous mangeons plus que prévu à cause des calories dépensées pour lutter contre le froid, mais en plus les sections sont plus longues que les temps estimés par les organisateurs. Nous sommes à la limite de l’hypoglycémie et c’est Steve qui nous sauve en partageant ses réserves. On n’a plus qu’une chose en tête, en finir avec ce VTT et retrouver un premier sac (préparé avant l’épreuve) rempli de bonnes choses. On termine par une montée sur route pour rejoindre Barre des Cévennes (après 9h45 de selle) où surprise… Caro nous attend. Elle a la patate et nous aussi (de la voir) même si cela ne transparaît peut-être pas autant. Nous devons nous arrêter 3h30 obligatoirement avant ou après le Trek qui nous attend. Dans le plan de course initial on avait prévu de se reposer après le Trek et comme tous les voyants sont au vert ben on respecte le plan de course (comme quoi ça arrive !). Après avoir refait les niveaux en sucre et en graisses on se remobilise et on enchaîne.

Trek 42km 2100d+ = LA section costaude à pied pour travailler les « relances » à 8km/h on est d’accord.

Section annoncée en 8h pour les plus rapides, on ne se fait pas avoir une deuxième fois et on applique la TVA LSN de 25% ce qui fait 10h si tout se passe bien. Il est presque 12h et on comprend tout de suite qu’il est mathématiquement impossible que l’on passe une barrière horaire se trouvant la nuit suivante à 4h15 au début de la section Packraft. Qu’à cela ne tienne, on est bien dans la course et on se dit d’ailleurs que les équipes qui passeront cette barrière, s’il y en a, se compteront sur les doigts d’une main, et encore peut être pas une main à 5 doigts (si si ça existe on vous promet, demandez à un raideur qui a passé la nuit sur son vélo sur le Raid LSN, il vous dira peut-être même que des doigts il n’en a plus aucun, ni aux mains, ni aux pieds). On croise les copains de la deuxième équipe club engagée sur ce raid avant la première balise de cette section. On fait un petit bout de chemin ensemble et ça fait plaisir de voir qu’ils sont eux aussi toujours en course à 4 après cette première nuit difficile. David et Steve font du Steve et David sur cette section encore, vous les mettez dans l’ordre que vous voulez c’est toujours aussi fluide, propre et efficace à l’orientation. On est presque à l’extrémité sud de la section, on a déjà fait un bon bout de chemin et on est à l’affût du spot idéal pour s’autoriser une sieste de 15 minutes. Spot trouvé à la Balise 18, il y a de l’eau pour remplir les bidons, de l’herbe et de l’ombre. Il est 15h20 et l’on s’interdit de dire qu’il fait trop chaud après la nuit que l’on a passée, mais c’est vrai qu’il ne fait pas froid (ça on a quand même le droit de se le dire). Juliette ne bronche pas, elle suit les relances de Steve qui imprime le rythme. On ne s’endort pas sur les portions plus roulantes. François ferme souvent la marche, peut être qu’il ne peut pas faire autrement, ou peut être qu’il joue le chien de berger, va savoir ! David commence à souffrir d’ampoules au pied, il nous le confie, mais il est dur au mal le bougre et cela n’a aucun impact sur la vitesse de progression. On enchaîne les montées et les descentes jusqu’à la tombée de la nuit. L’objectif des 10h semble toujours atteignable, on termine finalement après 10h20 d’effort cette section. Il est 22h18 et on déclenche notre compte à rebours de 3h30. Le plat chaud proposé par les organisateurs fait du bien, on prépare quelques affaires et on remplit les bidons avant de se laisser guider par Benjamin Fayet, un orga, jusqu’à une salle où l’on peut dormir. Cela ne ressemble malheureusement pas à ce dont on pouvait rêver. La salle est déjà bien remplie, il faut lutter pour trouver une place et dormir à même le carrelage froid. On dort environ 2h15 avant que François ne réveille les troupes. Les 3h30 sont écoulées, on peut récupérer les cartes que Steve et David prennent le temps de tracer. On se couvre bien avec notre matériel obligatoire que l’on ne promène pas pour rien ça c’est une évidence et on met le cap plein Ouest en direction du Roc des Hourtous qui domine les gorges du Tarn. Il est 2h10 du matin, nous en sommes à plus de 33h de course.

VTT 51km 1160d+ = Section roulante mais quand même pas donnée.

On réalise de loin ici notre meilleure section (si l’on compare à nos concurrents grâce au relive d’après course). L’orientation est fluide, le rythme bon et les temps d’arrêt pour mettre ou enlever des couches toujours aussi optimisés. On reprend 1h15 sur la tête de course, les BimBim, et on dépasse « MUC&400 Team » sans les voir en milieu de section. On pointe donc 2e à la transition, une vingtaine de minutes derrière BimBim. C’est le début d’une nouvelle course. Certes on vient sur ces épreuves avant tout pour l’aventure, le partage, la découverte, le dépassement de soi. Mais soyons honnêtes, on est quand même aussi un peu des compétiteurs et quand après 38h de course tu réalises que tu es dans le top 3, ça change un petit quelque chose dans la tête et il y a des douleurs qui n’existent plus soudainement.

Trek Packraft = Section bijou, carte postale, gorges du Tarn en packraft, rappel de 107m et chantier en CO

Comme prévu nous ne passons pas la barrière horaire, aucune équipe n’aura d’ailleurs réussi à le faire et il y a donc 4 balises en moins et une portion de navigation supprimée.

C’est chargés comme des mulets que l’on commence la descente dans les gorges du Tarn pour aller embarquer en packraft. On se régale avec les sandwichs chauds proposés par les bénévoles en se demandant bien comment ils arrivent à mettre autant de viande entre deux tranches de pain.

On gonfle et on embarque sur l’eau du Tarn est magnifique, claire, limpide, ça donnerait presque envie de piquer une tête (on reviendra). Un petit stop en milieu de descente pour effectuer un rappel grandiose de plus de de 100m depuis une passerelle de saut à l’élastique. Ca bouchonne un peu en haut du rappel mais on se dit qu’avec l’expérience qu’ont les orgas ils sauront en tenir compte pour que ce soit au plus juste pour tous. On profite du paysage mais peut être pas tout au long de la descente quand même… On débarque un peu avant le célèbre infran du Pas de Souci et on remonte sur le causse par la montée raide de la Caxe où l’on croise Benjamin Monier de l’orga, un des principaux responsables de tout ce que l’on est en train de vivre. Il nous informe, comme on l’imaginait, qu’ils prendront une décision pour le temps passé au rappel pour que ce soit au plus juste et que nous en serons informés immédiatement après avoir franchi la ligne.

Il reste quelques balises bien « retorses » comme dirait David sur cette fin de section et comme depuis le début de l’aventure, le binôme d’orienteurs nous régale ! David ne compte plus les ampoules au pied mais serre les dents car il ne restera après que du vélo. On retrouve une nouvelle fois Caro à la transition qui nous encourage et nous donne des ailes pour la dernière ligne droite.

VTT 50km 1270d+ = Section pour « rentrer » mais quand même une belle bosse et une dernière piste qui n’en finit pas

Ca y est, c'est presque fini ! Il reste quand même un beau morceau de VTT pour rallier Mende. On se sait toujours en bataille à distance avec BimBim, alors on part le couteau entre les dents. Les gars ont la pêche. Ils partent allure "sortie du mercredi", celle où t'es frais et où tu te rentres dedans du début à la fin sans compter tes efforts. Je les informe : "Heu, les gars, si vous voulez tenir ce rythme, va falloir m'aider !". C'est François qui s'y colle, on avance donc bien, même dans la remontée caillouteuse des Gorges du Tarn. L'orientation est fluide, on est lucides et soudés, la dernière piste est longue et vachement plus pentue positivement que ce qu'on m'avait vendu au départ. Personne en vue, ni derrière, ni devant. Enfin on arrive dans les singles du lion de Balsièges si chers à David, puis nous voilà à Mende. Un peu émus, très contents. Les organisateurs nous accueillent avec joie, ainsi que les BimBim. Ils resteront devant pour quelques minutes, dénouement qui nous va très bien tant nous apprécions cette belle équipe. Quel luxe, on va pouvoir profiter d'un repas chaud, et d'une douche chaude avant une nuit bien fraiche sous la tente, en attendant le super petit déj concocté par LSN. Quelle orga, chapeau !

 

C’est le genre de course et de final qui fait très vite oublier les moments difficiles. Comment ne pas se laisser envahir par la joie d’avoir su relever ce défi à quatre, d’avoir dompté ce parcours et ce tracé exceptionnel. Quel bonheur de faire une course « référence » tous les quatre. Seulement deux ans que nous nous connaissons, oui on a quelques épreuves derrière nous mais si peu par rapport à l’expérience commune de nombre de nos concurrents. Cette équipe là c’est du feu, on aurait presque l’impression qu’il ne peut rien nous arriver. Ca n’est qu’une impression bien sûr, ça reste du raid aventure, du raid long, on sait à quel point il faut rester humble, ça ne passe pas à tous les coups, mais quand ça passe, ben ça fait drôlement plaisir et il faut savoir savourer !

« Stevos, Dav, Ju, dites, c’est quand le prochain ? »