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Avec Dav et François nous sommes chauds pour participer à ce raid voisin en équipe de 4. Rapidement on trouve notre assistance de luxe : Isa. Par contre pour le 4ème pas simple car on cherche à faire une équipe homogène, à XTTR pas de solide de dispo, à 3 semaines du départ Antoine (Orient’alp) signe : Feu 

Vu la préparation de chacun ça devrait donner. Vu les précédentes éditions on sait que l’on va en prendre plein les yeux et que ça sera plus qu’une prépa pour les France de raid.
Nous nous retrouvons le vendredi soir à Bugeat, à l’espace des mille sources, pour l’accueil et repas d’avant course. L’équipe est au complet, le camion presque organisé, prêt pour l’ultime dodo. C’est bivouac, on tentera le grand chelem nuit à la belle étoile.

J1 Bugeat - Peyrelevade : soleil / grosse chaleur
Tout est ok, nous sommes prêts dans les temps. Ça part sur une CO IGN que nous réalisons rapidement. A l’aire de transition (AT) Isa est prête, les packrafts gonflés, 500m avec le matos avant d’embarquer. On passera 2 minutes à gonfler plus fort les bateaux. Finalement notre « présidente » n’a pas autant de coffre que l’on pourrait l’imaginer lorsqu’on l’entend beugler « aller les XTTR !!!! ». Bref on part en chasse et l’on se fait des amis pêcheurs … qui laissent trainer leurs lignes. Ça pagaie bien, enfin par rapport aux autres équipes car franchement ces bateaux c’est le kiff en eaux vives, mais vue la sécheresse on se cantonnera aux plans d’eau.

Sortie de l’eau en 3ème position on fait une transition made in XTTR : on repart 5ème. Dav et François orientent, notre expat normand veut nous montrer ses progrès en VTT. Ça roule plus fort qu’au X-Tera de Super-Besse. Sûr on ne tiendra pas les 3 jours à ce rythme. On reprend le lead pour la CO IOF de Bugeat, enfin non, on se fait encore doubler sur la transition mais rapidement on reprend les choses en main et vu comment ça oriente propre et ça trotte on se dit que l’on ne reverra plus personne.

Sur le VTT suivant le rythme est un chouïa moins intense. 6 minutes de perdues suite à une crevaison. Quand on voit la puissance et la fréquence que Dav met dans la pompe on comprend mieux que Caro soit actuellement alitée avec l’utérus gainé ! On attaque donc l’ultime section (15 km Trail’O/CO) seuls mais Argentat VTT est revenu nous titiller. Au tiers de la section Antoine demande la laisse, il subit plus la canicule que nous, et notre gestion testostéronique de cette première journée. François met les watts. Nous sommes propres … en orientation, mais les fringues pas du tout, vue la chaleur ça sent le gymnase.

Arrivée au camping de Peyrelevade Antoine se met en PLS, puis jambes en l’air. On y est vraiment allé fort. Va falloir temporiser les jours suivants.



J2 Peyrelevade - Chamberet : pluie / bruine / averse / déluge / éclaircie
Le J2 commence dès le soir de la première journée, alors qu’on passe notre temps sur les applis météo qui nous garantissent toutes un assaisonnement copieux au petit matin voire à la mi-journée. Dès la nuit la pluie tombe, pratique quand tu dors à la belle ! Et au moment du départ à 5h, même tarif. En fait presque toute la journée va se faire sous la flotte, ça change du cagnard de la veille… Le premier packraft nocturne va même se faire sous la douce lumière des éclairs qui rendent les frontales totalement superflues, et les pagaies carbones un peu stressantes !

Côté course, c’est l’étape marathon qui se profile : 90 bornes annoncées avec des sections plutôt rythmées qui vont encore faire risquer l’ulcère à notre assistante toujours inquiète de ne pas être à temps au rendez-vous. Les territoires traversés sont magnifiques : des landes à bruyère, des forêts ouvertes (anecdote intéressante : nous avons croisé notre premier champ de ronce au bout de 4h ce jour-là, soit au bout de 9h de course, improbable en Corrèze !), le lac de Vassivière en packraft, le superbe village d’Eymoutiers…

On pourrait presque dire que c’est une véritable étape touristique s’il ne fallait pas faire la course parce que les autres équipes viennent nous souffler régulièrement dans la nuque ! On a choisi stratégiquement de faire une étape en gestion : l’étape est longue, il en reste une autre demain, et on a 25’ d’avance sur les seconds acquises hier… Mais la moindre petite erreur d’orientation (il y en aura deux aujourd’hui) ou le moindre faux rythme nous rappellent que derrière il y en a qui ont les crocs ! Et ce qui devait arriver arriva ! Après avoir passé la course devant, on se fait doubler sur la 10ème et dernière section, et sur la fin en plus, oups !

Le lendemain sera le jour de la dernière étape, il faudra s’employer pour garder la tête, il nous reste 21’ d’avance mais ça fait pas tant que ça après 14h de course à bien y réfléchir !



J3 Chamberet - Bugeat : couvert / venteux
Comme chaque jour le détail des sections du lendemain nous est présenté après le repas du soir. Le J3 est bien modifié par rapport au programme initial et une section Swim and Run avec 1km de natation est annoncée. Antoine ne semble pas être le plus nageur de l'équipe et on sent bien la pression monter...

Le départ se fera en chasse dans l'ordre du classement du J2 nous partirons donc en 2e position à 1 minute de nos concurrents directs, les vttistes d'Argentat. C'est de loin la meilleure nuit pour au moins 3 d'entre nous. Devise du jour : être généreux dans l'effort !

Nous partons donc en VTT'O IGN et David impose tout de suite un bon rythme pour essayer de revenir sur Argentat. Tout le monde semble avoir des jambes, on commence à bien se connaître et on progresse de manière très efficace ensemble, on dirait une vieille équipe de raideurs c'est tellement bon ! On aperçoit très vite l'équipe de devant et on recolle sans mal, c'est de bon augure pour la suite, car on pensait vraiment que le VTT était à leur avantage. On décide de rester avec eux dans un premier temps puis on les distance sans vraiment attaquer, tant mieux car idéalement on souhaite creuser un écart avant la section CO IOF de 9km.

On pose donc les vélos en tête et on enchaîne sur une section packraft. On est toujours bien ensemble, suivis de près par l'équipe d'Argentat pas très unie. On essaye d'être plus efficace que la veille pour gonfler les bateaux et Dav s'énerve un peu de voir un concurrent d'Argentat commencer à gonfler un bateau alors même que ses coéquipiers sont très loin. On embarque tout de même en tête et on se rassure en se disant que nous sommes une "plus belle équipe" car on évolue toujours à 4 très proches les uns des autres. On fait le trou sur le bateau ça se passe comme on le voulait c'est top. Il faut courir une dernière fois avec les bateaux jusqu'à la transition où l'on retrouve Isa toujours au top. On ne traîne pas et on enchaîne sur la CO IOF de 9km. Ça part droit dans la pente, on en profite pour finir de se ravitailler.

Antoine est à l'aise dès que la pente est raide on progresse bien. On pointe le premier poste sans problème et on enchaîne sur un long inter poste où l'on sent une première hésitation entre Steve et Dav à l'orientation. On perd du temps sur le second poste que l'on cherche un peu plus de 10 minutes. Je suis presque rassuré car jusque-là ils avaient été trop propres (ça leur arrive aussi les petites boulettes 😁). On imagine qu'Argentat a pu en profiter pour reprendre la tête. Les gars se reprennent bien malgré la fatigue qui commence à peser dans la lecture de carte... Je sors la laisse pour continuer de bien évoluer à 4, et on revient sur Argentat, les distance même avant une nouvelle petite erreur. C'est donc en 2e position que nous abordons la section swim and run. On manque d'efficacité sur la transition et sur la mise à l'eau car on ne se connaît pas assez et on essaie de mettre en place un système de traction qui ne s'avère pas efficace.

Finalement Antoine est à l'aise et c'est même lui qui imprime le rythme. On reprend du temps à Argentat sur cette section. Je glisse à Dav que je commence à être triste à l'idée que le raid se termine ! Il ne reste plus qu'une dernière section VTT. On sait qu'il va falloir s'arracher car les vttistes d'Argentat sont capables de reprendre du temps sur une telle section. L'orientation est fluide, le coup de pédale encore bon pour tout le monde, on passe la ligne avec un retard de 6 minutes sur les vainqueurs du jour. Isa, la famille pour Antoine et moi, et les copains nous attendent et encouragent à fond dans la dernière montée du raid.

C'est donc gagné au général en conservant 15 minutes d'avance. Peu d'équipes au départ mais bien contents d'avoir eu une équipe solide qui nous a poussé jusqu'au bout. On va tous garder un excellent souvenir de cette épreuve car l'équipe au complet avec Isa était trop chouette. C'est vraiment pour des moments comme ça que l'on fait ce sport !